Réindustrialisation des territoires : les leviers d’action pour un renouveau économique
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La réindustrialisation des territoires est devenue une ambition incontournable en France. Après des décennies de désindustrialisation qui ont fragilisé certaines régions, l’heure est à la reconquête économique. Relancer l’industrie locale, c’est redonner vie à des bassins d’emploi, préserver des savoir-faire uniques et répondre aux enjeux d’autonomie stratégique face aux crises mondiales.
Mais comment passer de l’idée à l’action ? Quels leviers concrets peuvent transformer cette vision en réalité ?
La fermeture d’usines n’est pas une fatalité. Souvent, des entreprises industrielles cessent leur activité faute de succession ou d’un repreneur capable de prendre le relais. La recherche repreneur devient alors un levier stratégique pour éviter la perte de capacités de production. Cela passe par une démarche proactive : identifier les structures en difficulté, analyser leur viabilité et mobiliser des réseaux d’entrepreneurs ou d’investisseurs. Les chambres de commerce, les agences de développement économique et certaines plateformes spécialisées jouent un rôle clé dans cette mise en relation.
Mais il ne s’agit pas seulement de trouver un acheteur. Il faut aussi accompagner la transition : évaluer les actifs matériels et immatériels (brevets, compétences des équipes), proposer des solutions de financement et parfois impliquer les pouvoirs publics via des aides à la revitalisation. Dans certaines régions comme les Hauts-de-France, des dispositifs ont permis de sauver des PME industrielles en facilitant leur transmission à des groupes ou entrepreneurs locaux, posant ainsi les bases d’une réindustrialisation durable.
Réindustrialiser ne signifie pas reproduire le modèle du XXe siècle. Les territoires doivent se tourner vers des secteurs porteurs et intégrer les grandes transitions en cours : écologique, énergétique, numérique. Installer une usine de batteries pour véhicules électriques, développer des filières de recyclage ou accueillir des start-ups spécialisées dans l’industrie 4.0 sont autant de pistes prometteuses. Cette approche permet de créer des emplois qualifiés tout en positionnant les régions comme des acteurs modernes et compétitifs.
Pour réussir, il est essentiel de créer des synergies entre les acteurs. Les universités, les laboratoires de recherche et les entreprises doivent collaborer pour transformer des idées en projets concrets. Les territoires qui se démarquent savent attirer ces industries du futur en offrant un environnement favorable : subventions pour l’innovation, zones d’expérimentation ou partenariats public-privé bien pensés.
Une usine ne s’implante pas n’importe où. La réindustrialisation exige des infrastructures adaptées : zones d’activités économiques bien équipées, réseaux de transport efficaces et connectivité numérique irréprochable. Une région rurale mal desservie aura du mal à séduire un industriel sans investissements logistiques, même avec un foncier abordable. Les collectivités doivent donc prioriser ces aménagements pour lever les freins à l’attractivité.
L’humain est tout aussi crucial. Former une main-d’œuvre qualifiée est impératif pour répondre aux besoins des industries modernes, qu’il s’agisse de techniciens, d’opérateurs sur machines numériques ou d’ingénieurs. Les territoires gagnants anticipent ces besoins en travaillant avec les lycées professionnels, les centres de formation et les entreprises. Valoriser les métiers industriels auprès des jeunes, souvent perçus comme peu attractifs, est un défi supplémentaire pour garantir un vivier de talents.
Rien ne se fait sans argent. La réindustrialisation demande des investissements conséquents, que ce soit pour moderniser des sites existants, soutenir la recherche repreneur ou lancer de nouveaux projets. Les opportunités de financement abondent : le plan France Relance, les fonds européens comme NextGenerationEU ou les initiatives régionales. Mais le privé doit aussi s’engager : convaincre des investisseurs de participer à la création de nouvelles unités de production ou à la reprise d’entreprises est essentiel. Les collectivités doivent « vendre » leurs atouts – foncier compétitif, main-d’œuvre disponible, incitations fiscales – pour attirer ces partenaires.
La réindustrialisation ne se décrète pas d’en haut : elle se construit avec tous les acteurs du terrain. Collectivités, entreprises, syndicats, associations et habitants doivent s’aligner sur une stratégie commune. Les clusters industriels, où PME et grands groupes coopèrent dans une filière donnée, ou les pôles de compétitivité, qui fédèrent recherche et production, donnent une cohérence aux efforts et mutualisent les ressources.
Le programme « Territoires d’industrie », lancé en 2018, illustre cette approche en accompagnant des zones ciblées via une collaboration entre élus, industriels et État.
Un projet emblématique de cette dynamique est celui de la gigafactory d’Automotive Cells Company à Billy-Berclau/Douvrin. Inaugurée en 2023, cette usine de batteries pour véhicules électriques, portée par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, symbolise une réindustrialisation réussie. Avec un investissement de plus de 2 milliards d’euros, soutenu par des fonds publics et privés, elle prévoit de créer 2 000 emplois d’ici 2030. Ce succès repose sur une combinaison de leviers : innovation, infrastructures, formation et gouvernance . Ce projet redonne vie à un ancien bastion industriel tout en le projetant dans l’avenir.
D’autres exemples, comme la transformation de la région de la Ruhr en Allemagne ou le dynamisme de Cognac en France grâce à son écosystème viticole et industriel, montrent que la réindustrialisation est possible. Ces cas prouvent qu’une approche combinant pragmatisme et ambition peut inverser des décennies de déclin industriel.
La réindustrialisation des territoires n’est pas un rêve hors d’atteinte : c’est une dynamique déjà enclenchée. En s’appuyant sur la recherche repreneur pour sauver l’existant, en investissant dans l’innovation, en renforçant les infrastructures et les compétences, en mobilisant des financements et en fédérant les énergies – comme le montre le projet ACC –, les régions françaises peuvent écrire une nouvelle page de leur histoire économique. Chez Ancoris.Fr, nous sommes convaincus que chaque territoire porte en lui les germes de ce renouveau. Alors, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui ?